MÉTAMORPHOSES

De cet instant d’apesanteur, chaque partie — spectateur, artiste, cheval — ressort métamorphosée, « ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre ».

Quatre saisons s’y succèdent et la scène se transforme, se couvrant tour à tour, de pétales de fleurs, de chaude lumière estivale, de feuilles mortes, de brume et de neige… puis d’un espoir qu’elle se couvrira, à nouveau, de pétales de fleurs. Ce spectacle dure une vie, de la naissance à la mort, suivant la trajectoire inflexible du destin d’une femme. Nous assistons à comment la vie la transforme, transforme son corps et transforme son esprit.

Dans Métamorphoses, aux côtés de cette femme qui traverse l’existence en y accueillant ses modifications inéluctables, nous accompagnons aussi un homme, qui s’affranchissant de son propre corps physique, s’affranchit aussi de son corps social et se transforme progressivement en oiseau, pour finir par s’embraser tel un Phoenix flamboyant.

Mis à nu, que reste-t-il de l’essentiel ? Et que reste-t-il de la chenille dans le papillon ?

« C’est le cœur même, le moteur intrinsèque de Métamorphoses, proposer au public ma vision singulière d’un spectacle avec des chevaux. Pas du tout un spectacle révolutionnaire, postmoderne ou conceptuel, mais quelque chose qui me ressemble et qui, me semble-t-il, n’existe pas vraiment ailleurs.

C’est aussi pourquoi le plateau de théâtre, plutôt que la piste et le chapiteau, s’est imposé à moi. Métamorphoses, bien que faisant appel à des disciplines circassiennes, en premier lieu desquelles la voltige équestre, n’est pas un spectacle de cirque. Il s’agit d’avoir une continuité dans la discipline mise en action, tout en opérant une rupture dans le cadre narratif et dramaturgique, ainsi que dans les moyens techniques mis en œuvre. »